Derniers réglages, révisions précipitées, silence pesant dans les cours, à quelques heures du coup d’envoi de l’épreuve de dissertation, prévue ce lundi 2 juin sur l’ensemble du territoire national, une atmosphère chargée d’inquiétude enveloppe les écoles secondaires de Mwene-Ditu, dans la province de Lomami.
Dans les couloirs d’un Lycée, les visages sont tendus. Les élèves finalistes, à majorité féminine, récitent à voix basse des définitions, des plans types ou encore des introductions modèles. Mais derrière ces dernières révisions se cache une peur bien réelle. « J’ai peur de tout oublier dès que je serai devant ma feuille. C’est comme si mon cerveau se vide sous le stress,” murmure Grâce, 17 ans, élève en 6è Littéraire.
Malgré les conseils répétés et les heures de simulation, une partie des élèves se dit peu préparée. Les réalités du terrain ne jouent pas en leur faveur : programmes parfois survolés, manque d’exercices pratiques, absence d’accès à des bibliothèques ou d’ouvrages de culture générale.
” Nous n’avons pas les mêmes chances qu’à Kinshasa. Ici, rares sont les écoles qui disposent d’un centre de documentation moderne. Même pour lire des dissertations modèles, on doit parfois se débrouiller avec des photocopies vieilles de plusieurs années », déplore une élève d’un autre Lycée.
Malgré ce climat de nervosité, certains candidats abordent l’épreuve avec une confiance mesurée, fruit des mois d’efforts et d’encadrement rigoureux.
« Personnellement, je me suis préparé à tous les types de sujets : explicatifs, argumentatifs, critiques. J’ai fait au moins quinze dissertations cette année. Je me sens prêt,” témoigne Joseph, élève en pédagogie générale à une école privée.
Lundi, ils seront plus d’un million à travers le pays à plancher sur ce sujet unique. À Mwene-Ditu, ville carrefour et dynamique du centre de la RDC, le défi est autant intellectuel que psychologique. Les élèves savent qu’en plus d’écrire, ils devront surmonter un obstacle invisible mais puissant : la peur.
Séraphin Shimat